Cimetière Saint-Aubin du Houga
Mesdames, Messieurs,
Au 13ème siècle, le poète Persan Rumi à écrit : « Les adieux sont seulement pour ceux qui aiment avec les yeux. Pour ceux qui aiment avec le cœur et l’âme, il n’y a pas de séparation »
Dans la douceur de ce lieu qu’il aimait tant, à quelques pas seulement du lac, autour duquel il aimait marcher, rêver, s’inspirer, nous accompagnons le corps de Gilles dans ses derniers instants terrestres, sur le seuil de cette tombe où il pourra désormais reposer tranquillement, auprès de cette eau familière et silencieuse.
Nous ne ferons pas de cérémonie au sens formel du terme, mais quelque chose de plus essentiel : un moment de présence, de recueillement, un temps partagé autour de lui et avec lui avant de le confier à la terre.
Ce moment que nous partageons n’est pas vécu comme une rupture, mais comme une continuité — celle des liens, des souvenirs, des valeurs transmises. Car la vie de Gilles ne s’arrête pas ici. Elle se prolonge dans ce qu’il a semé, dans les cœurs qu’il a formés, dans la culture qu’il a défendue, dans l’amour qu’il a transmis aux siens.
Ensemble, nous affirmons que ces liens que nous tissons tout au long de notre vie ne s’arrêtent pas avec la mort, ni même l’éducation ou la transmission.
Un proverbe Africain dit : « Les vivants ferment les yeux des morts, les morts ouvrent ceux des vivants. »
Dimanche, à 17 heures, il sera proposé, en hommage à Gilles, de visionner sa dernière et ultime création, son ultime mise en scène : une fiction intitulée Délires du Lac, tournée ici même au Houga, autour du Lac et librement inspiré d’un conte Arménien : « Le vase d’or du Lac ».
Les morales de ce conte sont inspirantes, il y est question de la peur de vieillir, de la sagesse des séniors, de la nécessité de guider les plus jeunes, des reflets trompeurs.
Cette métaphore de vie correspond au parcours de vie de Gilles, basé sur les valeurs et l’importance de la transmission, de l’éducation, de la culture.
Alors, en ce lieu paisible, nous venons dire au revoir à Gilles.
Non pas un adieu, mais un au revoir empreint de gratitude et de tendresse.
Nous le confions à la terre, à la nature qu’il aimait, à ce cycle du vivant dont il connaissait la beauté.
Que chacun puisse lui adresser sa pensée, son merci, son souvenir.
Et que la paix, doucement, trouve sa place parmi nous.
« Le vase d’or du lac ne se trouve pas : il se révèle à celui qui sait regarder. »
(Conte du lac — inspiration arménienne)
Aujourd’hui, ce vase d’or, c’est ce que Gilles a laissé en chacun de vous.
Puissiez-vous en porter la lumière et la transmettre à votre tour.
Ici, tout près du lac qu’il aimait, nous le confions à la paix du lieu, à la beauté du monde, à l’immortalité du souvenir.
Qu’il repose tranquillement, entouré de la nature qu’il admirait, et que chacun de vous emporte avec lui un peu de sa lumière, de sa curiosité, de son humanité.
Aymeric PANHARD
Maître de cérémonie
Maison funéraire de l'Adour